OPHRYS NEWS 5


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Pour éviter que les pages OPHRYS NEWS 1, 2, 3 et 4 ne deviennent trop longues à dérouler, les nouveaux articles figureront sur cette nouvelle page.


CONTENTS - SOMMAIRE
34
O. dictynnae, O. leochroma
O. ulyssea
Greece, Crete
35
O. kojurensis
Orchids from Iran
Iran
36
O. dinarica
Croatia
37
O. delforgei, O. forestieri
France
38
O. colossaea
Greece, Rhodes
39
O. druentica
France
40
O. konyana
Turkey
41
O. archnitiformis, O. passionis
O. occidentalis, O. caloptera
France
42
O. reinhardiorum
Northeastern Greece

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34. O. dictynnae, O. leochroma, O. ulyssea P. Delforge 2005 (added September **, 2006)


JOSEPH PITTON DE TOURNEFORT
1656 - 1708


It was easy to understand, reading Devillers & al.'s paper about O. tenthredinifera group, see OPHRYS NEWS 1 n°12, that the eastern taxon, O. villosa was polytypic, and had to be splitted in due course. This has now been at least partly done by Pierre Delforge in Bulletin des Naturalistes belges 86 (Orchid. 18), 2005.

A. CRETE.

During a very long stay in Crete, covering almost the whole of the orchid flowering period, the author had time to observe at leisure the "O. villosa" complex, and to note that there were at least three different species succeeding each other.
One of these was the "old" O. villosa, and the two other ones were "new" species, and have been named O. dictynnae and O. leochroma P. Delforge 2005

The paper begins exposing the complexity of O. villosa in the East, where plants with small and large flowers exist, as well as early, mid-season and late flowering taxons.
As a matter of fact no real attention was ever paid to the existing differences by the many authors who saw, and wrote about, these plants. They were just O. tenthredinifera or O. villosa.

The next problem is trying to understand what really was this O. villosa described by Desfontaines in 1807 from a specimen brought back by Joseph Pitton de Tournefort after his famous Voyage to the Levant (1700-1702). This specimen doesn't exist anymore, but remains a very nice drawing made "on the fresh" by Aubriet and concerved in the Vélins collection of the Muséum d'Histoire naturelle in Paris. This drawing is considered now as the iconotype of the species.
The plant was most probably picked up in a region including the Greek islands of Lesbos, Chios and the adjacent Anatolian mainland around Smyrna (now Izmir), perhaps even Samos.
Pierre Delforge proves that it is most probably the early flowering taxon, with small flowers, which has to be regarded as typical O. villosa.
In Crete three different species are present, with succesive flowering periods, different sizes and structural characteristics of their flowers.

1.- From mid-January to early March, flowers a very stable species, with pale sepals and petals, staminodial dots and medium sized flowers (mean length of the lip: 12.04 mm). It is O. dictynnae, growing in Crete, but perhaps also on Rhodes. It's quite a rare plant although perhaps frequently overlooked by orchidologists visiting the island to late to see it.

2.- From the second fortnight of March to early April, comes O. villosa s. str. with small flowers (mean length of the lip: 9.76 mm). It's a smaller plant than the previous one with a mean of three flowers per scape.
Its distribution extends to some Aegean islands and adjoining Turkey.

3.- Then, from mid-March to early May, flowers a third taxon, O. leochroma.
It is a relatively robust plant with larger flowers (mean length of the lip: 12.83 mm).
The species has a wider distribution, having been found not only in Crete, but also in some of the Cyclads (Astypalea, Amorgos, Milos, Kimolos), but also in Evboia, Attika and Peloponnese. It also probably exists on Samos, in western Anatolia and in the Ionian islands Kefalonia and Zakynthos.

B. IONIAN ISLANDS.

In the Ionian islands two species of the group flower simultaneously from the end of March to the end of April.
The one with the largest flowers is most probably O. leochroma, but the other one, with brightly coloured smaller flowers (mean length of the lip: 10.12 mm) is different, and its name is O. ulyssea.
It is to be seen on every large Ionian island, Corfu, Lefkada, Kefalonia, Ithaki, Zakynthos and on the nearby continental shelf.

Please note that the author says that trying to identificate all these species on slides or photographies is very difficult, the lack of any scale preventing recognizing these flowers homothetic from each other.
For those not having at hand the Bulletin des Naturalistes belges, it's possible to see photographies of the four species in Pierre Delforge's 2005 edition of his Guide des Orchidées d'Europe, d'Afrique du Nord et du Proche-Orient :
O. dictynnae : p 438 photo A sub nom. "Ophrys villosa crétois précoce"
O. villosa : p 437 photo A
O. leochroma : p 437 photo B sub nom. "Ophrys villosa taxon égéen central"
O. ulyssea : p 438 photos B-C sub nom. "O. villosa ionien petit et assez petit"

You will also find slides of these species on this site, in group B3 where I have tentatively organized the O. villosa slides already on line.

The paper is richly illustrated with one map, a black-and-white reproduction of O. villosa's iconotype, floral analysis of the different species and 13 colour photographies.

SPECIESFLOWERING PERIODLIP LENGTHDISTRIBUTION
O. dictynnaemid I - early III12.04 mmCrete, ?Rhodes
O. villosamid III - early IV9.76 mm Crete, Samos, Lesbos, W. Anatolia
O. leochromamid III - early V12.83 mm Widespread, Crete, Greece, Turkey
O. ulysseaearly III - early IV10.12 mmIonian islands


Bibliography follows the French text


En lisant l'article de Devillers & al. à propos du groupe d'O. tenthredinifera, voyez OPHRYS NEWS 1 n°12, il est évident qu'O. villosa, le représentant oriental du groupe, est une espèce polytypique qui attendait d'être éclatée. C'est chose faite, au moins partiellement, par Pierre Delforge dans le Bulletin des Naturalistes belges 86 (Orchid. 18), 2005.

A. CRÈTE.

Lors d'un très long séjour en Crète qui a recouvert à peu près la totalité de l'é^poque de floraison des orchidées, l'auteur a eu le loisir d'observer à l'aise la succession des floraisons des Ophrys du groupe, et s'est aperçu que trois espèces se succédaient.
En plus du "vieil" O. villosa, il en existe deux "nouvelles" qu'il nomme O. dictynnae et O. leochroma.
L'article commence par présenter la complexité d'O. villosa en Orient, où existent des plantes à petites, moyennes et grandes fleurs fleurissant tôt, tard ou à mi-saison. En fait la plupart des orchidologues qui ont parcouru ces régions n'ont jamais accordé beaucoup d'importance à ces différences, se contentant d'appeler les plantes soit O. tenthredinifera, soit O. villosa.

Il faut ensuite essayer de comprendre ce qu'était vraiment cet O. villosa, décrit en 1807 par Desfontaines d'après un exemplaire rapporté par Joseph Pitton de Tournefort de son célèbre Voyage au Levant (1700-1702). Cet exemplaire n'existe plus, mais il reste un dessin effectué "sur le frais" par Aubriet et conservé dans la collection de vélins du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Ce dessin est l'iconotype de l'espèce.
Tournefort avait probablement récolté son Ophrys dans la région qui englobe les îles grecques de Lesbos, Chios, peut-être aussi à Samos ou en Anatolie voisine, aux alentours de Smyrne, l'actuelle Izmir.
Pierre Delforge démontre qu'il s'agit très vraissemblablement du taxon précoce à petites fleurs, qui doit être considéré comme le véritable O. villosa.
En Crète il y a au moins trois espèces, aux périodes de floraison successives et dont les fleurs sont de tailles et de structures différentes.

1.- De la mi-janvier au début mars fleurit un taxon très constant, aux sépales et pétales pâles, aux fleurs de taille moyenne (longueur moyenne du labelle: 12,04 mm) munies de points staminodiaux. Il s'agit d'O. dictynnae, présent en Crète, mais aussi peut-être aussi à Rhode. C'est une plante rare, mais il n'est pas impossible qu'elle échappe souvent aux orchidologues qui ne visitent l'île qu'après sa floraison.

2.- Dans la seconde quinzaine de mars et au début d'avril apparaît O. villosa s. str., plante de plus petite taille, portant en moyenne trois petites fleurs (longueur moyenne du labelle: 9,76 mm) par hampe.
Son aire de répartition englobe certaines îles des Cyclades et les régions voisines de Turquie.

3.- Enfin, de la mi-mars au début d'avril fleurit un troisième taxon, O. leochroma. C'est une plante robuste à plus grandes fleurs (longueur moyenne du labelle: 12,83 mm).
Elle a une plus large aire de répartition et existe non seulement en Crète, mais aussi dans les Cyclades (Astypalea, Amorgos, Milos, Kimolos), en Eubée, en Attique et dans le Péloponnèse. Sans doute aussi à Samos, en Anatolie occidentale et dans les îles ioniennes (Céphalonie et Zante).

B. ÎLES IONIENNES.

Dans les îles ioniennes deux espèces du groupe fleurissent simultanément de la fin mars à la fin d'avril.
Celle qui a les plus grandes fleurs est O. leochroma, mais l'autre, aux fleurs plus petites et vivement colorées (longueur du labelle: 10,12 mm), est différente et s'appelle O. ulyssea.
Elle est présente dans toutes les grandes îles ioniennes (Corfou, Leucade, Céphalonie, Ithaque et Zante) et dans la plaine côtière d'Épire.

Veuillez noter que l'auteur insiste sur la difficulté d'identification sur photo de ces différentes espèces, l'absence d'échelle empêchant de reconnaître des fleurs essentiellement homothétiques les unes des autres.

Pour ceux qui ne disposent pas du Bulletin des Naturalistes belges, il y a des photos de toutes ces plantes dans la troisième édition (2005) du Guide des Orchidées d'Europe, d'Afrique du Nord et du Proche-Orient de Pierre Delforge aux pages suivantes:
O. dictynnae : p 438 photo A sub nom. "Ophrys villosa crétois précoce"
O. villosa : p 437 photo A
O. leochroma : p 437 photo B sub nom. "Ophrys villosa taxon égéen central"
O. ulyssea : p 438 photos B-C sub nom. "O. villosa ionien petit et assez petit",

de même que sur ce site, dans le groupe B3.

L'article est illustré d'une carte, d'une reproduction en noir et blanc de l'iconotype d'O. villosa, d'analyses florales des différentes espèces et de treize photographies en couleurs.


ESPÈCESFLORAISONLONGUEUR DU LABELLEDISTRIBUTION
O. dictynnaemi-I - début III12.04 mmCrète, ?Rhodes
O. villosami-III - début IV9.76 mm Crète, Samos, Lesbos, Anatolie occ.
O. leochromami-III - début V12.83 mm Large répartition
Crète, Grèce, Turquie
O. ulysseadébut III - début IV10.12 mmÎles ioniennes


Bibliography :
Delforge,P. 2005.- Contribution à la connaissance du groupe d'Ophrys tenthredinifera dans le bassin méditerranéen oriental. Natural. belges 86 (Orchid. 18): 95-144.
Devillers,P., Devillers-Terschuren,J. & Tyteca,D. 2003.- Notes on some of the taxa comprising the group of O. tenthredinifera Willdenow. J. Eur. Orch. 35: 109-162.

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35. O. kojurensis Gölz 2006 (added October 24, 2006)
Orchids from Iran


MAP OF IRAN
With Orchids distribution areas


On the above map of Iran the two solid black lines on the left inside show the eastern limit of Mediterranean orchids, while the right one idicates the western limit of Himalayan ones.
The deserts of Iran are then the natural limit of "our" orchid flora and orchids growing there have not been seen since long.
Hence the utmost interest of the paper published in Journal Europäischer Orchideen by Peter Götz, René Gämperle, Ernst Gügel, Roswitha and Matthias Wagner & Heinz-Werner Zaiss on the orchid flora of Iran.
This authors team undertook, between April 20 and May 12, 2005, a 6500 km long trip to North and West parts of the country, from east of the southern shores of the Caspian sea to the mountain ranges bordering Irak.

The paper begins with a description of their route through the country, and commentaries about some of the Ophrys and Orchis species observed, followed by the description of a new species, O. kojurensis Gölz in the O. mammosa group and a list of 61 prospected sites.
It is richly illustrated by a map, a black and white photo of the holotype of O. kojurensis and 26 colour photos.

OPHRYS

Noted species:

O. apiferaO. oestrifera
O. cilicicaO. sintenisii
O. khuzestanicaO. straussii
O. kojurensisO. turcomanica
O. schulzei****


Some remarks are done about these Ophrys species:
O. oestrifera, although quite variable, corresponded very well with the oestrifera observed by the authors in Caucasus and Talisch region.

South of Mahabat, Renz described in his days O. kurdistanica which only slightly differs from the Turkish O. cilicica by a broader lip and a more dissected macula. Just two plants were spotted.

O. schulzei is probably the most common Ophrys in the oak forests of the north-west of the country, close to the Iraki border.

Ophrys cilicica
as O. turkestanica
Ophrys schulzei


The locus typicus of O. straussii is along the main road from Teheran to Bagdad. Although the low vegetation in the many oak forests along that road is now much overgrazed, it was possible to spot a good colony of O. straussii which only very slightly differed from the Turkish plants by very small details. These plants were regular O. straussii and no O. antiochiana, as could have been supposed from geographical reasons.

A sole plant of O. khuzestanica was seen. It could have been a O. umbilicata, but this latter species has a more western distribution area, and Renz himself, the describer of O. khuzestanica changed all his herbarium specimens of O. carmeli to O. umbilicata subsp. khuzestanica.

Problems were much more tricky with plants in the O. mammosa group.

Ophrys transhyrcana
Ophrys turcomanica
TYPE


Indeed, many species of this group, quite close together and poorly known, coexist in Iran.
Close to Sari, the authors observed a population, at once refered to O. transhyrcana, even would some details tell the plants apart from Turkish transhyrcana.
More to the east, they visited the locus typicus of O. sintenisii close to Bandar Gaz and, to their great surprise these plants looked exactly like the transhyrcana from Sari.
Again, some days later, they were south of Maraveh Tappeh, on the locus typicus of O. turcomanica Renz. The some 300 observed plants were highly diverse. Some were very close to O. sintenisii, many other with a macula edged with white, gave the impression of Ophrys belonging to the O. reinholdii group, while some other ones were close to O. cyclocheila. Variability was so great that not even one characteristic was shared by all plants.
The authors concluded that they were in front of a single, very variable species, O. turcomanica, to which it was possible to relate O. sintenisii and O. transhyrcana (the locus typicus of which at Karakala, Turkmenistan, is just 80 km away from Maraveh Tappeh, as the crow flies).
The problems linked to the taxonomy of these Ophrys remain unsolved for now, but authors included O. sintenisii and O. turcomanica to the list of observed species, what they didn't with O. transhyrcana.

O. kojurensis.
In the Mazanderan province (north of Iran, along the south shores of the Caspian sea, and further east), in the valleys of Chalus (small ressort along the sea, due north of Teheran) and Kojur (little city in the mountains between Teheran and Chalus), grows an Ophrys close to O. caucasica, but different enough from it, and growing so far away, that it deserves specific status.
O. kojurensis is a plant 15-40 cm tall with 3 to 8 flowers. Sepals are usually green, sometimes with a pink flush, never bicoloured as those of Ophrys like O. mammosa. Length of petals is half that of sepals. The lip is always slightly to strongly trilobate, brown to reddish brown, the basal field always clearly lighter. The macula forms an H or is more intricated, almost always with a white edge. The stigmatic cavity is broader than high, often marked with a brown crossbar.

Three detailed tables are appended for O. sintenisii, O. turcomanica and O. kojurensis respectively, giving their characteristics and the differences telling them apart from their close relatives.

To be exhaustive, here is the list of every other orchid species observed during the trip :

A. pyramidalisD. umbrosaOr. elegans
C. caucasicaH. affineOr. morio
C. kurdicaL. abortivumOr. pinetorum
C. longifoliaN. nidus-avisOr. punctulata
C. rubraOr. adenocheilaOr. simia
C. comperianaOr. collinaP. bifolia
D. romanaS. satyrioidesS. spiralis


Unfortunately I have no slides of Ophrys from Iran to show to you, but these few scans from the Flora Iranica, and I'm quite afraid this will not change very soon...

Bibliography follows the French text


CARTE D'IRAN
Distribution des Orchidées


Les deux lignes noires à gauche de la carte ci-dessus marquent la limite orientale de la distribution des orchidées méditerranéennes tandis que celle de droite montre la limite occidentale du cortège d'orchidées himalayennes.
Les déserts de l'Iran marquent donc la limite de "notre" orchidoflore et il y a maintenant bien longtemps que plus personne n'a vu les espèces qui poussent dans ces régions.
L'intérêt de l'article publié par Peter Götz, René Gämperle, Ernst Gügel, Roswitha et Matthias Wagner & Heinz-Werner Zaiss et consacré aux orchidées d'Iran est par conséquent énorme.
Du 20 avril au 12 mai 2005 les auteurs ont entrepris un long périple de 6500 km dans le nord et l'ouest du pays, des rivages orientaux du sud de la mer Caspienne aux chaînes de montagnes qui longent la frontière irakienne.

L'article commence par une description détaillée de l'itinéraire, suivie de commentaires à propos des Ophrys et Orchis observés et de la description d'une nouvelle espèce du groupe d'O. mammosa, O. kojurensis Gölz. Il se termine par la liste de 61 sites prospectés.
Il est illustré d'une carte des régions parcourues, d'une photo en noir et blanc de l'holotype d'O. kojurensis et de 26 photos en couleurs.

OPHRYS

Espèces observées:

O. apiferaO. oestrifera
O. cilicicaO. sintenisii
O. khuzestanicaO. straussii
O. kojurensisO. turcomanica
O. schulzei****


Voici les quelques remarques faites à propos de ces plantes:
Les O. oestrifera observés, bien qu'assez variés, correspondaient tout à fait à ceux que les auteurs connaissent bien du Caucase et de la région de Talisch.

Au sud de Mahabat, Renz a décrit en son temps un O. kurdistanica qui ne se différencie d'O. cilicica de Turquie que par des détails assez mineurs comme un labelle un peu plus large et une macule plus morcellée. Seulement deux plantes furent observées.

O. schulzei est sans doute l'Ophrys le plus commun dans les chênaies du nord-ouest du pays, vers la frontière iraquienne.

Ophrys cilicica
as O. turkestanica
Ophrys schulzei


Le locus typicus d'O. straussii se trouve le long de la route qui relie Téhéran à Bagdad. Les plantes observées dans les chênaies surpâturées le long de cette route sont bel et bien des O. straussii, analogues à ceux de Turquie, et pas des O. antiochiana comme on aurait pu le suspecter pour raisons géographiques.

Une seule plante d'O. khuzestanica fut observée. Peut-être s'agissait-il d'un O. umbilicata, mais l'aire de répartition de cette dernière espèce est plus occidentale, et Renz lui-même, le descripteur d'O. khuzestanica a attribué à ce taxon tous ses exemplaires d'herbier d'O. carmeli. Il y a donc tout lieu de penser qu'il s'agissait bien d'un O. khuzestanica.

Les problèmes sont plus difficiles dans le groupe d'O. mammosa.

Ophrys transhyrcana
Ophrys turcomanica
TYPE


Plusieurs espèces du groupe coexistent en effet en Iran.
Près de Sari les auteurs ont observé une population qu'ils rattachent à O. transhyrcana, même si quelques détails séparent ces plantes des transhyrcana turcs.
Plus à l'est ils ont visité le locus classicus d'O. sintenisii près de Bandar Gaz. Mais à leur grande surprise, ces sintenisii ne différaient pas des transhyrcana de Sari.
Quelques jours plus tard, ils ont parcouru au sud de Maraveh Tappeh, le locus classicus d'O. turcomanica Renz. Les quelques 300 plantes observées étaient fort variables, certaines proches d'O. sintenisii, alors que beaucoup d'autres, avec leur macule bordée de blanc, faisaient penser à des plantes du groupe d'O. cretica, et quelques exemplaires se rapprochaient aussi d'O. cyclocheila. Si grande était la variabilité que ces plantes ne partageaient aucun caractère commun.
Les auteurs en ont déduit qu'il s'agissait d'une seule espèce, multiforme, O. turcomanica, à laquelle pouvait peut-être se rattacher O. transhyrcana (dont le locus classicus à Karakala, au Turkménistan, n'est éloigné que de 80 km à vol d'oiseau de Maraveh Tappeh) et O. sintenisii.
Le problème de la taxonomie de ces Ophrys reste ouvert, mais les auteurs introduisent O. sintenisii et O. turcomanica dans la liste des espèces observées, pas O. transhyrcana.

O. kojurensis.
Dans la province de Mazanderan (au nord de l'Iran, le long des rivages sud de la Caspienne et à l'est de celle-ci), dans les vallées de Chalus (petit port situé sur la mer juste au nord de Téhéran) et de Kojur (bourgade dans la montagne entre Téhéran et Chalus), pousse un Ophrys rappelant O. caucasica mais suffisamment éloigné géographiquement et différent de celui-ci pour constituer une espèce indépendante.
O. kojurensis est une plante haute de 15 à 40 cm portant 3 à 8 fleurs. Les sépales sont verts, parfois lavés de rose, mais jamais bicolores comme ceux d'O. mammosa par exemple. La longueur des pétales est la moitié de celle des sépales. Le labelle est plus ou moins trilobé, le champ basal toujours nettement plus clair. La macule, en forme de H ou plus compliquée, est très souvent liserée de blanc. La cavité stigmatique, plus large que haute, montre souvent une barre transversale brune.

Trois tableaux détaillés accompagnent la description. Ils reprennent les caractéristiques principales d'O. sintenisii, d'O. turcomanica et d'O. kojurensis et les différences qui les éloignent des espèces voisines.

Pour être complet, voici la liste des autres orchidées observées lors du voyage :

A. pyramidalisD. umbrosaOr. elegans
C. caucasicaH. affineOr. morio
C. kurdicaL. abortivumOr. pinetorum
C. longifoliaN. nidus-avisOr. punctulata
C. rubraOr. adenocheilaOr. simia
C. comperianaOr. collinaP. bifolia
D. romanaS. satyrioidesS. spiralis


Hélas je n'ai pas de photos d'Ophrys d'Iran a vous montrer, à l'exception de ces quelques scans de la Flora Iranica, et je crains que la situation ne soit pas sur le point de changer...


Bibliography:
Gölz, P., Gämperle, R., Gügel, E., Wagner, R. & M., Zaiss, H.-W. 2006.- Über die Orchideenflora des Iran. J. Eur. Orch. 38: 79-104.
Renz, J. 1978.- Flora Iranica von Rechinger, K. H. Akademische Druck und Verlangsanstalt. Graz - Austria: 148 p.

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36. O. dinarica R. Kranjcev & P. Delforge 2004 (added December 12, 2006)


For a long time Croatia, like all countries of former Yugoslavia was closed to orchidologists. It's therefore not surprising that many of its botanical treasures remained concealed and were only quite recently discovered.
Now that things improved the Dalmatian coast has been extensively prospected, revealing many interesting new species, but the inner parts of the country are as yet underprospected.
R. Kranjcev and P. Delforge published in the Bulletin des Naturalistes belges 85 (Orchidées 17) 2004 a paper holding the description of a "new" Ophrys species they discovered during prospections made from 1999 to 2001 in the valleys bordering the south of the Dinara mountain range, in the hinterland of the city of Split. They gave it the name of O. dinarica R. Kranjcev & P. Delforge.
Dinara is a mountain rage along the border of Croatia and Bosnia-Herzegovina wich gave its name to the Dinaric Alps. The highest peak is mount Troglav (1930 m).

Dinaric Alps


After the introduction, the paper details the description of the species, insisting on the great variability of the flowers which can be small or larger, variously coloured, with a very variable macula, sometimes very splitted, frequently with a line separing in two parts the basal field, which gives to the flower a very attractive appearance.
The pilosity of the lip is important as in every species of the O. tetraloniae group, being, however, somewhat reduced in the latero-distal quaters.
The plant is a late flowering one, beginning in the second fortnight, or even the end, of May, extending to mid-June.
O. dinarica is then compared to other Ophrys with which it could be mixed up, and the differences are put to the fore.
Among these are O. calypsus and its variety pseudoapulica, a Greek species of the O. heldreichii group, and also, in the same group, O. pharia from the Dalmatian island of Hvar. In the O. fuciflora group, some confusions could arise with O. apulica, an Italian species.
Finally size and structural differences tell it apart from other species in its own group.
The authors didn't find in the litterature any forgotten name which could have right of way over the new one and insist on the fact that O. dinarica could perhaps exist in southern Italy.
Distribution and ecology of this submediterranean species are delt with.
The paper ends with the description of the 14 sites where the species was noticed. There is a distribution map and four nice colour photographies showing very well the great variability of this Ophrys.

You will find slides of O. dinarica in its group B6 (B6-15, slides 1-3) and on the OPHRYS FROM CROATIA sheet.

Bibliography follows the French text


Comme tous les pays de l'ancienne Yougoslavie, la Croatie est restée longtemps fermée aux orchidologues. Il n'est dès lors pas étonnant que ses trésors botaniques n'aient été découverts que récemment.
Mais maintenant que les choses vont mieux, la côte dalmate a été bien prospectée, révélant l'existence de nombreuses espèces nouvelles. Par contre, l'intérieur du pays reste toujours sous-prospecté.
R. Kranjcev and P. Delforge ont publié dans le Bulletin des Naturalistes belges 85 (Orchidées 17) 2004 un article consacré à la description d'un "nouvel" Ophrys découvert lors de prospections réalisées de 1999 à 2002 dans les vallées qui longent le flanc sud du massif de la Dinara dans l'arrière-pays de Split. Ils l'ont appelé O. dinarica R. Kranjcev & P. Delforge.
La Dinara est un massif montagneux situé à la frontière de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine, qui a donné leur nom aux Alpes dinariques et qui culmine au mont Troglav (1930 m).

Les Alpes dinariques


Après l'introduction, l'article contient la description de l'espèce, insistant sur la grande variabilité des fleurs, tant au point de vue de la taille que de la couleur, portant une macule qui peut-être très compliquée et morcellée, envoyant souvent une ramification qui partage en deux le champ basal, ce qui donne à la fleur un aspect fort attrayant.
Comme chez toute les espèces du groupe d'O. tetraloniae la pilosité labellaire est importante mais elle se réduit toutefois dans les quarts latéro-distaux.
La floraison est tardive, commençant au milieu, voire à la fin, du mois de mai et se poursuivant jusqu'à la mi-juin.
Vient ensuite la comparaison d'O. dinarica aux autres Ophrys avec lesquels on pourrait le confondre, et les différences qui les séparent sont bien mises en évidence.
C'est en particulier le cas d'O. calypsus et de sa variété pseudoapulica, espèce grecque du groupe d'O. heldreichii. Dans le même groupe des confusions seraient possibles avec O. pharia de l'île dalmate de Hvar. Des problèmes peuvent aussi exister avec O. apulica, espèce italienne du groupe d'O. fuciflora.
Enfin des différences de taille et de structure isolent O. dinarica des autres espèces de son groupe.
Les auteurs n'ont trouvé dans la littérature aucun nom "oublié" qui aurait la priorité sur O. dinarica et insistent sur le fait que l'espèce pourrait aussi exister dans le sud de l'Italie.
La répartition et l'autécologie sont évoquées.
L'article se termine par la description de 14 sites où l'espèce a été observée. Il contient une carte de leur répartition et est illustré de quatre belles photographies en couleurs qui mettent bien en évidence la variabilité de l'espèce.

Vous trouverez des photographies d'O. dinarica dans son groupe B6 (B6-15, dias 1-3) et à la page des OPHRYS DE CROATIE.


Bibliography:
Kranjcev, R. & Delforge, P. 2004.- L'Ophrys du Dinara, Ophrys dinarica, une espèce croate méconnue. Natural. belges 85 (Orchid. 17): 27-38.

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37. O. forestieri (Reichenbach fil. 1851) Lojacono 1909
O. delforgei P. Devillers & J. Devillers-Terschuren 2006 (added January 18, 2007)


In Bulletin des Naturalistes belges 87 (Orchid. 19) Pierre Devillers and Jean Devillers-Terschuren published a very interesting paper about two French Pseudophrys taxa which had a very difficult taxonomical history.
This paper is particulary pleasant to read as its botanical-historical subject recalls somewhat of police investigations.

History
In 1851 Reichenbach fil. introduced the name forestieri for material he received from de Forestier who collected at a place named "L'Escalien" in France.
In 1909 Lojacono raised it to specific level applying the name to Sicilian plants, but based his description on Reichenbach's expression, i.e. on the same type specimen.
In 1928-1929 Camus and Camus changed the original locality name into "L'Escalieu" which was, they said, in the Alpes-Maritimes. Saddly there is no commune named "L'Escalien" or "L'Escalieu" in France ! In 1999 Delforge having noted this and that the type specimen was probably lost, selected a neotype from the Bouches-du-Rhône as, from the time of Camus and Camus, the habit was accepted to use the name O. forestieri for the very small flowered fusca-type Ophrys growing in eastern southern France, from the Bouches-du-Rhône eastward.
But since then there was a recent new developement : Pierre Devillers and Jean Devillers-Terschuren found typical de Forestier's material in the herbarium of the Muséum national d'Histoire naturelle in Paris.
This material was not collected in the Var or the Alpes-Maritimes, but close to the cistercian abbey of "L'Escaladieu" or "L'Escaledieu", in the far away département of Hautes-Pyrénées.

Further developements
The authors paid a visit to L'Escaladieu, but there is no more good orchids grounds left over there. Anyway, they found in the neighbouring département of Gers, many plants of an O. fusca s.l. wich exctly match Reichenbach fil.'s original drawing and which have to be regarded as the "true" O. forestieri.
They selected a lectotype on one of the Paris museum herbarium sheets, sub nom. "Orchis Forestieri Nob" (Nob = nobis), collected by de Forestier "in pratis prope Escaledieu" (in meadows close to Escaledieu), in April 1848.

O. forestieri (Reichenbach fil.) Lojacono
O. forestieri is a robust, though slender plant, with its flowers mostly gathered at the top of the scape, which doesn't happen to other species in the group.
The flowers are rather large, with a mean lip length of 13 mm and a very narrow base. A detailed description of the structure of the flower is provided, as well as a table comparing it to those of many closely related species.
O. forestieri is compared to O. fusca s. str., O. vasconica which is sometimes syntopic, O. arnoldii and O. sulcata. All these species are closely related, but differ by important and constant structure details.
The distribution of O. forestieri is still imperfectly know because of many confusions with other species. But, besides Hautes-Pyrénées and Gers, it probably exists in Aude, Tarn-et-Garonne and Burgos province and other nearby provinces in Spain.
Biogeographically it probably makes up, with O. sulcata and O. vasconica, a group of closely related species characteristic of transitional zones between Mediterranean and Atlantic France.

O. delforgei J. Devillers-Terschuren & P. Devillers
All this left the Provencal species with small flowers devoid of any name.
It has now been christened O. delforgei J. Devillers-Terschuren & P. Devillers 2006.

The paper is richly illustrated with 2 maps, 5 herbarium sheets photos, one photo of a label in de Forestier's handwriting, one of a landscape and 13 beautiful colour photos of O. forestieri and related species.

You will find slides of O. forestieri in group A7 (A7-7, slides 1-6) and of O. delforgei in group A2 (A2-2, slides 1-10).

Bibliography follows the French text


Dans le Bulletin des Naturalistes belges 87 (Orchid. 19) Pierre Devillers et Jean Devillers-Terschuren ont publié un article très intéressant concernant deux Pseudophrys français à la taxonomie fort confuse.
L'aspect "intrigue policière" de l'article rend sa lecture très attrayante.

Historique
En 1851 Reichenbach fil. introduisit l'épithète forestieri en se basant sur du matériel reçu de de Forestier qui l'avait récolté en France, dans un endroit appelé "L'Escalien".
En 1909 Lojacono élève le taxon au niveau spécifique en l'appliquant à des plantes siciliennes mais en concervant le type de Reichenbach fil.
En 1928-1929 Camus et Camus transforment la localité originelle en "L'Escalieu", situé disent-ils, dans les Alpes-Maritimes. Il n'y a, hélas, aucune commune appelée "L'Escalien" ou "L'Escalieu" en France!
En 1999, Delforge, fort de ce dernier constat, et de la perte probable du matériel typique, désigne un néotype d'O. forestieri récolté dans les Bouches-du-Rhône, le pli ayant été pris, depuis Camus et Camus, de désigner sous ce nom les plantes provençales à petites fleurs.
Mais voici un fait nouveau: Pierre Devillers et Jean Devillers-Terschuren on découvert du matériel original de de Forestier dans l'herbier du Muséum national d'Histoire naturelle de Paris.
Il n'avait été récolté ni dans le Var, ni dans les Alpes-Maritimes, mais près de l'abbaye cistercienne de "L'Escaladieu" ou "L'Escaledieu" dans les Hautes-Pyrénées.

Ensuite
Les auteurs se sont rendus à L'Escaladieu, mais il n'y a malheureusement plus là de biotopes propices aux orchidées. Par contre ils ont découvert dans le Gers voisin, près de Masseube, de nombreuses plantes d'un O. fusca s.l. dont les fleurs correspondent exactement à la figure originale de Reichenbach fil. et qui doivent être considérées comme les authentiques O. forestieri.
Ils ont choisi un lectotype sur une des planches d'herbier du Muséum de Paris, sub nom. "Orchis Forestieri Nob" (Nob = nobis), récolté par de Forestier "in pratis prope Escaledieu" (dans les prairies proches de L'Escaledieu) en avril 1848.

O. forestieri (Reichenbach fil.) Lojacono
O. forestieri est une plante assez grêle mais robuste, dont les fleurs se rassemblent au sommet de l'inflorescence, ce qui ne se produit pas chez les autres espèces du groupe.
Les fleurs sont assez grandes, le labelle ayant une longueur moyenne de 13 mm et une base extrêmement étroite. La structure de la fleur est minutieusement décrite et un tableau permet de comparer ses dimensions à celles des fleurs des taxons voisins.
O. forestieri est comparé à O. fusca s. str., O. vasconica parfois syntopique, O. arnoldii et O. sulcata. Toutes ces espèces sont voisines, mais diffèrent par d'importants, et constants, détails de structure des fleurs. La distribution géographique d'O. forestieri, obscurcie par des confusions avec les taxons voisins, reste imparfaitement connue, mais il semble, qu'en dehors des Hautes-Pyrénées et du Gers, il existe dans l'Aude, le Tarn-et-Garonne, la province de Burgos et d'autres provinces espagnoles voisines.
Au point de vue biogéographique il forme avec O. vasconica et O. sulcata un groupe de formes caractéristiques des zones intermédiaires entre la France méditerranéenne et la France atlantique, au nord des Pyrénées.

O. delforgei J. Devillers-Terschuren & P. Devillers
Tout ceci laisse le taxon provençal à petites fleurs sans nom. Les auteurs y ont remédié en l'appelant O. delforgei J. Devillers-Terschuren & P. Devillers 2006.

L'article est richement illustré de deux cartes, de 5 photographies de spécimens d'herbiers, de celle d'une étiquette écrite de la main de de Forestier et de 13 belles photographies en couleurs représentant O. forestieri et les espèces voisines.

Vous trouverez des photographies d'O. forestieri dans le groupe A7 (A7-7, dias 1-6) et d'O. delforgei dans le groupe A2 (A2-2, dias 1-10).


Bibliography :
Devillers,P. & Devillers-Terschuren,J. 2006.- Ophrys forestieri (Reichenbach fil.) Lojacono. Natural. belges 87 (Orchid.19) : 36-62.

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38. O. colossaea P. Delforge 2006 (added June 27, 2007)


During an almost 7 weeks stay on the island of Rhodes (Greece) in spring 2006, Pierre Delforge was able to observe at leisure the successive flowerings of every orchid species of the island.
He published some results of his observations in a paper including the description of a new species in the O. heldreichii group, O. colossaea P. Delforge 2006. (Bulletin des Naturalistes belges 87, 2006).
He paid much attention to the O. "fuciflora" s.l., and noted that two species with large flowers flower successively on the island.
The first one, from the end of March to mid-April, is O. calypsus (Hirth & Spaeth 1994) and its variety pseudoapulica (Delforge 1995).
Then, from mid-April on, comes another one when O. calypsus is already out of flowers. Its flowering time extends to early May, which makes of it the latest, and last Ophrys of the island.
Pierre Delforge involves at length with the large flowers "fuciflora" Ophrys from Crete, O. episcopalis, O. maxima, both most probably belonging to the same species, comparing them with the Rhodian taxon to assess the validity of the latter.
Besides the formal description of the species, problems linked to effectives (>700 plants in 2006) and threats are broached.
The paper is illustrated with 8 colours photographies, and a map localising the 15 colossaea sites described in the text.

You will find slides of O. colossaea in group B8 c (B8 c-9) and on the OPHRYS FROM TURKEY special sheet.

Bibliography follows the French text


Lors d'un séjour de près de sept semaines à Rhodes (Grèce) au printemps 2006, Pierre Delforge a eu l'occasion d'étudier à son aise la succession des floraisons de toutes les espèces d'orchidées qui poussent dans l'île.
Il publie quelques résultats de ses observations dans un article consacré à la description d'une nouvelle espèce du groupe d'O. heldreichii, O. colossaea P. Delforge 2006. (Bulletin des Naturalistes belges 87, 2006).
Il a accordé une attention toute particulière aux Ophrys "fuciflora" s.l. et constaté que deux taxons à grandes fleurs fleurissent successivement dans l'île.
Le premier, en fleurs de la fin mars à la mi-avril, est O. calypsus (Hirth & Spaeth 1994) et sa variété pseudoapulica (Delforge 1995).
Le deuxième taxon est plus tardif, et ne commence à fleurir que lorsque le premier est déjà défleuri sur les mêmes sites. Sa floraison se poursuit jusqu'au début du mois de mai, ce qui en fait l'Ophrys le plus tardif de Rhodes.
L'auteur s'étend longuement sur la comparaison de la nouvelle espèces et les Ophrys "fuciflora" à grandes fleurs de Crète (O. episcopalis et O. maxima, qui ne forment très probablement qu'une seule et même espèce) afin d'établir la validité d'O. colossaea. Outre la description formelle, les problèmes d'effectifs (>700 plantes en 2006) et de vulnérabilité d'O. colossaea sont abordés.
L'article est illustré de huit photographies en couleurs et d'une carte situant les quinze sites présentés dans le texte.

Vous trouverez des photos d'O. colossaea dans le groupe B8 c (B8 c-9) et sur la page consacrée aux OPHRYS DE TURQUIE.


Bibliography :
Delforge, P. 2006.- Contribution à la connaissance des Orchidées de l'île de Rhodes (Dodécanèse, Grèce): Ophrys colossaea sp. nova. Natural. belges 87 (Orchid. 19): 201-216.

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39. O. druentica P. Delforge & Viglione 2006 (added July 26, 2007)


In southeastern France, the situation of the O. fuciflora, O. tetraloniae and O. scolopax groups is very tricky and, although already 13 species were described, other taxons are still overlooked.
It's to the description of one of these, essentially limited to the River Durance basin, that Pierre Delforge and Julien Viglione devoted a paper in the Bulletin des Naturalistes belges 87, 2006.
The authors begin introducing the main characteristics of, and the species belonging to these three groups in southeastern France.
Then follows the description of the new species, O. druentica, with a mainly fucifloroid, rather large lip, presenting a complete submarginal pilosity, which integrates it into the O. tetraloniae group.
The distribution area is centered on the Alpes-de-Haute-Provence, but extends to neigbouring departements. This distribution is debated at length.
Also, the authors carefully compare O. druentica to others, nearby species with which it could be confused, mainly O. linearis and O. aegirtica.
With regard to O. linearis, a species with a still somewhat unclear distribution, but probably coastal, O. druentica distinguishes itself by larger flowers (length of the lip 11.91 mm versus 9.84 mm), shorter petals ( 5.11 mm long instead of 6.12 mm, hence the name O. linearis) and a much less variable coloration pattern.
It's easy to tell O. druentica apart from O. aegirtica by the colour of the basal field and the stigmatic cavity, light reddish in O. aegirtica, blackish to dark brown in O. druentica.
O. druentica flowers more early (mid-May) than O. aegirtica which is more "on the wing" about mid-June, but some years, on some sites where both grow together, flowering periods overlap with appearance of hybrid strains, obscuring determinations.
The paper is illustrated with ten colour photographies of O. druentica and contains the description of the 39 sites where it was noted, with a map showing their localisations.

You'll find slides of O. druentica in group B6 (B6-17).

The following table gives a review of the O. fuciflora, scolopax and tetraloniae groups species growing in southeastern France.

SOUTHEASTERN FRANCE
FUCIFLORA group
SCOLOPAX group
TETRALONIAE group
O. fucifloraO. pictaO. santonica
O. gracilisO. scolopaxO. vetula
***O. corbariensisO. gresivaudanica
******O. elatior
******O. aegirtica
******O. linearis
******O. brachyotes
******O. philippi
******O. druentica


Bibliography follows the French text


Grande est la complexité des groupes d'O. fuciflora, d'O. tetraloniae et d'O. scolopax dans le sud-est de la France, et malgré l'existence de 13 espèces décrites en France métropolitaine, d'autres taxons passent encore inaperçus.
C'est à la description de l'un d'entre eux, essentiellement limité au bassin de la Durance où il fleurit assez tardivement, que Pierre Delforge et Julien Viglione ont consacré un article dans le Bulletin des Naturalistes belges 87, 2006.
Les auteurs s'étendent d'abord sur les caractéristiques des espèces appartenant aux trois groupes pré-cités dans le sud-est de la France.
Vient ensuite la description de la nouvelle espèce, O. druentica, au labelle en général fucifloroïde, d'assez grandes dimensions, muni d'une pilosité marginale complète, ce qui permet de l'intégrer au groupe d'O. tetraloniae.
Son aire de répartition est centrée sur les Alpes-de-Haute-Provence et déborde sur les départements voisins. Cette répartition est longuement analysée dans l'article.
De même, les auteurs comparent en détails O. druentica aux autres espèces du groupe avec lesquelles on pourrait la confondre, en particulier O. linearis et O. aegirtica.
Par rapport à O. linearis, espèce à aire de répartition encore incertaine, mais sans doute côtière, O. druentica se signale par des fleurs plus grandes (longueur du labelle 11,91 mm au lieu de 9,84 mm), des pétales plus courts (longueur 5,11 mm au lieu de 6,12 mm) et un système de coloration nettement moins variable.
O. druentica se distingue facilement d'O. aegirtica par la couleur de la cavité stigmatique et du champ basal, rougeâtre chez aegirtica, noirâtre à brunâtre foncé chez druentica.
O. druentica fleurit plus tôt (mi-mai) qu'O. aegirtica (mi-juin). Toutefois sur certains sites où les deux cohabitent, les deux Ophrys se succèdent, mais certaines années, les floraisons se chevauchent et il peut y avoir apparition d'hybrides qui rendent l'identification délicate.
L'article est illustré de dix photographies en couleurs d'O. druentica, de la description des 39 sites où il a été observé, et d'une carte facilitant leur localisation.

Vous verrez des photographies d'O. druentica dans le groupe B6 (B6-17).

Le tableau suivant dresse la liste des espèces des groupes d'O. fuciflora, d'O. scolopax et d'O. tetraloniae dans le sud-est de la France.


SUD - EST DE LA FRANCE
Groupe de FUCIFLORA
Groupe de SCOLOPAX
Groupe de TETRALONIAE
O. fucifloraO. pictaO. santonica
O. gracilisO. scolopaxO. vetula
***O. corbariensisO. gresivaudanica
******O. elatior
******O. aegirtica
******O. linearis
******O. brachyotes
******O. philippi
******O. druentica


Bibliography :
Delforge, P. & Viglione, J. 2006.- L'Ophrys de la Durance, Ophrys druentica sp. nova. Natural. belges 87 (Orchid. 18): 121-140.

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40. O. konyana Kreutz & Ruedi Peter 2007 (added August 2, 2007)


C.A.J. Kreutz and Ruedi Peter described in Journal Europäischer Orchideen 39, 2007 a large population of a very variable Ophrys, naming it O. konyana Kreutz & Ruedi Peter 2007.
It was possible to show the new species to be indeed a stabilized hybrid strain between O. lucis and O. straussii.
As far as we know, it only exists in the graveyard of the small village of Yeniköy, in Kony province, Turkey.
There it grows in the dappled shade of an oak grove (Quercus infectoria) with its two parent species (much rarer) and a good population of Himantoglossum comperianum (Comperia comperiana), a species critically endangered by salep harvesting.
A solitary bee was observed making pseudo-copulations on O. konyana, but was not caught, hence its identity remains unknown, but this observation shows nevertheless that O. konyana was already able to attract a pollinator.
Threats around O. konyana are, unfortunately, many.
The oak grove in the graveyard has already been reduced, and orchids only survive under its shadow. But it appears that the municipality of Yeniköy, when got in touch with by German orchidologists, commited itself to its protection.
Agricultural developpement and grazing pressure are very high all around, and it appears that the graveyard is now the only place still suited to orchid growth.
The plant was also reported close to Termessos, northwest of Antalya, but until now its presence over there has not been confirmed anymore.
In 2002 Yeniköy population holded more than 300 plants. There was still 200 in 2005 and during our 2007 visit, we estimated the number somewhere around 150. It would thus appear that effectives are slowly decreasing, but has to be said that 2007 was a dry year, and that natural annual fluctuations occur.
The paper is illustrated with four colour photographies and floral analysis.

You will see many photographies of O. konyana in group B10 (B10-9).

Bibliography follows the French text


Himantoglossum comperianum (Comperia comperiana)
Yeniköy graveyard - Cimetière de Yeniköy


C.A.J. Kreutz et Ruedi Peter ont décrit dans le Journal Europäischer Orchideen 39, 2007, une importante population d'un Ophrys très variable qu'ils ont appelé O. konyana Kreutz & Ruedi Peter 2007.
La nouvelle espèce, dont on a établi qu'il s'agissait d'un essaim hybride stabilisé entre O. lucis et O. straussii, n'existe, dans l'état actuel de nos connaissances, que dans le petit cimetière de Yeniköy, dans la province de Konya, en Turquie.
Elle y pousse à l'ombre d'une chênaie claire de Quercus infectoria en compagnie de ses deux parents (beaucoup plus rares) et d'une importante colonie d'Himantoglossum comperianum (Comperia comperiana), espèce terriblement menacée par la récolte du salep.
On a observé une abeille solitaire effectuant des pseudo-copulations sur O. konyana, mais son identité reste inconnue car on ne l'a pas capturée. Cette observation démontre néanmoins que l'espèce s'est adaptée à un pollinisateur.
Les menaces qui pèsent sur O. konyana sont, hélas, nombreuses!
Dans le cimetière la chênaie a déjà été réduite et les orchidées ne peuvent survivre que sous son couvert. Il semble toutefois que les autorités communales, alertées par les orchidologues allemands, se soient engagées à la préserver.
L'extension de l'agriculture et la pression toujours plus forte du pâturage sont très importantes dans la région et il semble qu'il n'existe plus aucun endroit favorable à l'existence des orchidées en dehors du cimetière.
On a signalé la plante près de Termessos au nord-ouest d'Antalya, mais sa présence à cet endroit n'a jamais été confirmée.
En 2002 la population de Yeniköy s'élevait à 300 plantes. Il y en avait environ 200 en 2005 et lors de notre visite en 2007 nous avons estimé leur nombre à environ 150. Il semblerait donc que les effectifs se réduisent, mais 2007 était une année sèche et il existe bien entendu des fluctuations annuelles.
L'article est illustré de quatre photographies en couleurs et d'analyses florales.

Vous verrez de nombreuses photos d'O. konyana dans le groupe B10 (B10-9).


Bibliography :
C.A.J. Kreutz & Ruedi Peter 2007.- Ophrys konyana, eine neue Ophrys-Art aus der mittleren Südwesttürkei (Konya). J. Eur. Orch. 39: 71-78.

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41. The O. exaltata group in southern France and neighbouring countries
Le groupe d'O. exaltata dans le sud de la France et les régions voisines (added December 27, 2007)


Plants of the O. exaltata group are often very common, early in season, in the south of France and have been, quite recently, the subject of many studies, leading to something like a taxonomical chaos, many specialists having very divergent opinions about what would be the best classification for these plants. Bitter debates followed, and are still fiercely going on.
At the beginning, things were easy, as just one species, O. arachnitiformis Grenier & Philippe 1859 was recognized. The type came from around Toulon, in the French département du Var, and the species, or subspecies, or variety, depending on the taxonomical point of view of the botanists, extends roughly from the Bouches-du-Rhône eastwards to Ligury, in northwestern Italy.
But later, and much more recently, other names were added for somewhat divergent populations growing, on the one hand more to the north in the river Rhône valley, and on the second hand more to the west, in Languedoc (France) and Catalonia (Spain). Names, at a different taxonomical level were coined for these populations, O. arachnitiformis subsp. occidentalis Scappaticci and O. exaltata subsp. marzuola Geniez, Melki & Soca.
At the end of this entry, a table shows the taxonomy followed by M. Bournerias & al., P. Delforge, P. Devillers & J. Devillers-Terschuren and R. Souche (alphabetical order), allowing the reader to judge by himself how divergent are the taxonomical solutions adopted by different authors.
One of these solutions was proposed by Devillers, P. & Devillers-Terschuren, J. in a paper published in the Bulletin des Naturalistes Belges 87 (Orchid. 19), 2006.

It's impossible to summarize here the series of closely argued points developped by these authors to sustain their views, and I shall limit myself to present their results, founded on extensive researches in the field and on the study of countless herbarium specimens snapped in the main botanical institutions all over Europe.

1. Provencal populations
These populations are very well known since already a long time. They are distributed from the Bouches-du-Rhône eastwards through the départements of Var and Alpes-Maritimes to Liguria in Italy, where, anyway, they don't reach the city of Genova.
The study of Grenier's original herbarium material shows that O. arachnitiformis Grenier & Philippe is the correct name to be attributed to these populations.

2. Rhône valley populations
It's much more recently that these populations were brought to the fore. They grow in the river Rhône valley, as far north as Lyon and extend eastwards to the Vercors and westwards to the Cévennes.
The great majority of the plants exhibits green sepals and petals instead of the pink and white colors most usually found in Provence.
The correct name to be given to these populations is O. occidentalis Scappaticci & Demange.
At subspecific level, O. arachnitiformis subsp. occidentalis Scappaticci applies.

3. Populations from Languedoc and Catalonia
These populations inhabit Languedoc, river Garonne bassin and Catalonia in Spain.
Like the Rhône populations, most plants are characterized by green sepals and petals. The study of Sennen original material has shown the correct name to be given to is O. passionis Sennen.
At subspecific level O. sphegodes subsp. marzuola Geniez, Melki & Soca is available.

4. O. caloptera
The attribution of O. passionis Sennen to the early flowering species belonging to the O. exaltata induces another problem as the name O. passionis Sennen ex Devillers-Terschuren & Devillers was in general use for a later flowering taxon growing in Provence, Languedoc and Catalonia, belonging to the O. incubacea group.
It has now to receive another name, O. caloptera Devillers-Terschuren & Devillers.

As already said, this classification doesn't make uninanimity among orchidologists, and it is interesting to present here the classifications adopted for the O. exaltata group of taxa by Bournerias, M., Prat, D. & al (2005), Delforge, P. (2007), Devillers, P. & Devillers-Terschuren, J. (2006) and Souche, R. (2004).

Authors
Provence-Liguria
Rhône valley
Languedoc-Catalonia
Bournerias & alO. arachnitiformis Grenier & PhilippeO. occidentalis Scappaticci & DemangeO. occidentalis Scappaticci & Demange
DelforgeO. arachnitiformis Grenier & PhilippeO. arachnitiformis Grenier & Philippe var. occidentalis (Scappaticci) P. Delforge O. arachnitiformis Grenier & Philippe var. passionis (Sennen) P. Delforge
Devillers & Devillers-TerschurenO. arachnitiformis Grenier & PhilippeO. occidentalis Scappaticci & Demange O. passionis Sennen
SoucheO. exaltata Tenore subsp. arachnitiformis (Grenier & Philippe) Del PreteO. exaltata Tenore subsp. marzuola Geniez, Melki & Soca O. exaltata Tenore subsp. marzuola Geniez, Melki & Soca


To everyone his own truth !
But has to be said that now, getting a general agreement on Ophrys taxonomy looks always more like squaring the circle !
All this clearly shows that many more researches have to be done about biology and ecology of these taxa in order to get a better understanding of them and their mutual relations. Most studies until now have been concentrated on morphological characteristics.
In this way, an interesting remak was formulated by N. Vereecken: the three populations are flowering at the same time of the year and are pollinated by the same bee, Colletes cunicularius.
Also, perhaps is it necessary to accept the existence, in Europe, of different schools of orchidology having sometimes different perceptions of some problems, finding other answers to them.
For instance, although O. fuciflora is unanimously accepted by all French-speaking orchidologists, it is always rejected by all German-speaking ones, who always speak of O. holoserica.
All we can do now, is to hope that in the near future, the rally of every goodwills and further investigations in the field will enable us to reach a better, and more consensual taxonomy of the different Ophrys of the O. exaltata group in southern France.

You'll find photographies of the three taxa in the O. exaltata group in B13 (B13-6, B13-15, B13-16) and of O. caloptera in group B16 (B16-2)
Bibliography follows the French text


Dans le sud de la France, des plantes du groupe d'O. exaltata sont souvent communes en début de saison. Elles ont fait l'objet de nombreuses études récentes débouchant sur ce qu'il faut bien appeler un certain chaos taxonomique, les différents spécialistes ayant des opinions très divergentes quant à la meilleure classification possible. Il s'en est suivi d'âpres débats qui sont loin d'être apaisés.
Au début les choses étaient simples car on ne reconnaissait qu'une seule espèce, O. arachnitiformis Grenier & Philippe 1859, dont le type provenait des environs de Toulon dans le département du Var. L'espèce, ou la sous-espèce, ou la variété, selon les opinions des botanistes quant au rang taxonomique qu'il faut lui accorder, pousse en gros des Bouches-du-Rhône à la Ligurie dans le nord-ouest de l'Italie.
Mais plus récemment d'autres noms ont été donnés à des populations légèrement divergentes poussant, d'une part, plus au nord dans la vallée du Rhône et, d'autre part, dans le Languedoc en France et la Catalogne en Espagne. Les deux nouveaux noms sont O. arachnitiformis subsp. occidentalis Scappaticci and O. exaltata subsp. marzuola Geniez, Melki & Soca.
À la fin de cet article, un tableau résume les taxonomies suivies par M. Bournerias & al., P. Delforge, P. Devillers & J. Devillers-Terschuren et R. Souche (ordre alphabétique) pour permettre au lecteur de se faire une idée des divergences qui existent entre les différents auteurs.
Une solution au problème est proposée par P. Devillers & J. Devillers-Terschuren dans un article publié dans le Bulletin des Naturalistes belges 87 (Orchid. 19), 2006.

Il est impossible de résumer ici l'argumentation très fouillée développée par les auteurs pour étayer leurs opinions, et je me contenterai d'exposer leurs résultats, basés tout à la fois sur un travail intensif de terrain que sur l'étude d'un très important matériel d'herbier préservé dans les grandes institutions botaniques de l'Europe entière.

1. Populations provençales
Ces populations sont très bien connues depuis longtemps. Elles habitent la Provence depuis les Bouches-du-Rhône vers l'est, à travers le Var et les Alpes-Maritimes, jusqu'en Ligurie, sans toutefois atteindre la ville de Gênes.
L'étude du matériel original d'herbier de Grenier prouve que le nom correct qu'il convient de leur attribuer est O. arachnitiformis Grenier & Philippe.

2. Populations rhodaniennes
Ce n'est que récemment que l'attention a été attirée sur ces populations qui habitent la vallée du Rhône, au nord jusqu'à Lyon, à l'est jusqu'au Vercors et à l'ouest jusqu'aux Cévennes. Elles se caractérisent par la prédominance des sépales et des pétales verts, en opposition au rose et au blanc si fréquents en Provence.
Le nom correct qu'il convient de leur appliquer est O. occidentalis Scappaticci & Demange.
Au rang subspécifique, O. arachnitiformis subsp. occidentalis Scappaticci s'applique.

3. Populations catalo-languedociennes
Ce sont les populations qui habitent le Languedoc, la vallée de la Garonne et la Catalogne.
Tout comme chez les plantes de la vallée du Rhône, le vert est la couleur dominante des sépales et des pétales.
L'étude du matériel original de Sennen prouve que le nom correct de ces plantes est O. passionis Sennen.
Toutefois, au niveau subspécifique O. sphegodes subsp. marzuola Geniez, Melki & Soca est applicable.

4. O. caloptera
L'attribution d'O. passionis Sennen au taxon précoce du groupe d'O. exaltata pose un autre problème.
Le nom illégitime O. passionis Sennen ex Devillers-Terschuren & Devillers était en effet d'usage généralisé pour un taxon provençal, languedocien et catalan plus tardif et appartenant au groupe d'O. incubacea qui doit par conséquent recevoir un nouveau nom.
Il s'agit d'O. caloptera Devillers-Terschuren & Devillers.

Comme déjà signalé, cette classification ne fait pas l'unanimité des orchidologues. Il est donc intéressant de présenter ici les classifications adoptées par Bournerias, M., Prat, D. & al (2005), Delforge, P. (2007), Devillers, P. & Devillers-Terschuren, J. (2006) et Souche, R. (2004) pour les différents taxa du groupe d'O. exaltata dans le midi de la France.

Auteurs
Provence-Ligurie
Vallée du Rhône
Languedoc-Catalogne
Bournerias & alO. arachnitiformis Grenier & PhilippeO. occidentalis Scappaticci & DemangeO. occidentalis Scappaticci & Demange
DelforgeO. arachnitiformis Grenier & PhilippeO. arachnitiformis Grenier & Philippe var. occidentalis (Scappaticci) P. Delforge O. arachnitiformis Grenier & Philippe var. passionis (Sennen) P. Delforge
Devillers & Devillers-TerschurenO. arachnitiformis Grenier & PhilippeO. occidentalis Scappaticci & Demange O. passionis Sennen
SoucheO. exaltata Tenore subsp. arachnitiformis (Grenier & Philippe) Del PreteO. exaltata Tenenore subsp. marzuola Geniez, Melki & Soca O. exaltata Tenore subsp. marzuola Geniez, Melki & Soca


À chacun sa vérité !
Mais il est vrai que de plus en plus, faire l'unanimité dans la taxonomie des Ophrys relève de la quadrature du cercle !
Tout ceci démontre que de nombreuses recherches sont encore nécéssaires, en particulier à propos de la biologie de ces taxons, ce qui permettrait peut-être de mieux les cerner. La plupart des études poursuivies jusqu'à présent sont en effet surtout d'ordre morphologique.
Une remarque intéressante a été formulée par N. Vereecken (comm. pers.): les plantes des trois populations fleurissent toutes en même temps et sont pollinisées par la même abeille, Colletes cunicularius.
Peut-être aussi faut-il accepter l'existence en Europe de différentes écoles d'orchidologie, qui n'ont pas toutes la même perception de certains problèmes et qui y apportent des réponses différentes.
Par exemple, alors qu'O. fuciflora est unanimement utilisé par tous les auteurs francophones, tous les germanophones emploient toujours O. holoserica.
Espérons que dans l'avenir, le rassemblement des bonnes volontés et des recherches complémentaires nous permettront d'arriver à une taxonomie plus consensuelle des Ophrys du groupe d'O. exaltata dans le sud de la France et les régions voisines.

Il y a des photographies des trois taxons du groupe d'O. exaltata dans le groupe B13 (B13-6, B13-15, B13-16) et d'O. caloptera dans le groupe B16 (B16-2).


Bibliography :
Bournérias, M., Prat, D. & al. (collectif de la Société Française d'Orchidophilie) 2005.- Les Orchidées de France, Belgique et Luxembourg, deuxième édition, Biotope, Mèze, (Collection Parthénope), 504 p. (OFBL 2)
Delforge, P. 2007.- Guide des Orchidées de France, de Suisse et du Benelux, Delachaux et Niestlé, Paris, France, 288 p.
Devillers, P. & Devillers-Terschuren, J. 2006.- Essai de synthèse de la distribution des Ophrys du groupe d'Ophrys exaltata dans le sud de la France et les régions limitrophes, Natural. belges 87 (Orchid. 19): 228-251.
Souche, R. 2004.- Les Orchidées sauvages de France, Grandeur Nature, Les Créations du Pélican/VILO, France, 340 p.

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42. O. reinhardiorum Hannes F. Paulus 2008 (added August 5, 2008)


In Berichte aus den Arbeitskreisen Heimische Orchideen 25 (1), 2008 Pr. Hannes F. Paulus devoted a paper to a new Ophrys species from northeastern Greece.
He put to the fore the fact that the plants usually named O. reinholdii in these regions are pollinated by Eupavlovskia funeraria, the true O. reinholdii having Eupavlovskia obscura as its pollinator, and that the flowers of any of these two Ophrys are not attractive at all for the pollinator of the other one. Therefore they represent two different species.
The name given to the new one is O. reinhardiorum H. F. Paulus 2008.

Morphology and phenology

There are important morphological differences between the two species. They are presented in the following table:

**
O. reinholdii
O. reinhardiorum
Lip length14,8 + - 0,6 mm11,3 + - 0,6 mm
Lip shapeTrapezial in its upper partTapering in its upper part
MaculaSpectacles shaped2 white lines usually connected
Lateral lobesPointing upwardPointing downward
Sepals colourGreen with some purple
or completely pink
Most of the time green
Petals colourDarker than the sepalsLighter or just slightly
darker than the sepals


Phenology of the two species is also very different.
O. reinhardiorum begins to flower from the end of April to well into June at higher altitudes, which is much later than the flowering period of O. reinholdii.
Where they come into contact, close to the Meteora monasteries, O. reinhardiorum flowers at the end of April at 300 m a.s.l., and, in the same area, at an altitude of 800 m, O. reinholdii withers around mid-April.

Distribution

O. reinholdii grows from southern Albania to western Turkey, extending through the west and south of continental Greece, the Ionians islands (the locus typicus being on Corfu), the Cyclads and some islands of the Dodecanese like Chios, Samos (where it is very rare) and Rhodes (where of very common occurence).
On the contrary O. reinhardiorum inhabits northeastern Greece, eastward and northward of the Meteora monasteries, around Elassona, Kozani, Veria, in Imathia province, on the westarn and southern foothills of Olympos and Pieria mountains, extending eastward to the north of Chalkidiki and the Nestos delta in Thrace.

Hans R. Reinhard

The species is named to honour Ruth and Hans R. Reinhard.
Hans R. Reinhard passed away in March 2007 at the age of 88. With him disappeared one of the greatest figures of European orchidology.
The list of the Ophrys species he discribed, usually with Peter Gölz, but sometimes with other co-authors, is impressive :

O. tyrrhena Gölz & Reinhard 1980
Liguria and Toscana
O. splendida Gölz & Reinhard 1980
South France
O. tarentina Gölz & Reinhard 1982
South Italy
O. levantina Gölz & Reinhard 1985
Cyprus, south Turkey
O. archipelagi Gölz & Reinhard 1986
Dalmatia, Gargano
O. aegaea Kalteisen & Reinhard 1987
Karpathos
O. lucis (Kalteisen & Reinhard 1987) Paulus et Gack 1990
Rhodes, western Turkey
O. chestermanii (Wood 1982) Gölz & Reinhard 1988
Sardinia
O. bucephala Gölz & Reinhard 1989
Lesbos, Chios, western Turkey
O. lapethica Gölz & Reinhard 1989
Cyprus
O. minutula Gölz & Reinhard 1989
Lesbos
O. lesbis Gölz & Reinhard 1989
Lesbos, western Turkey
O. basilissa C. + A. Alibertis & Reinhard 1990
Crete, Cyclads, Dodecanese


The paper ends with a short biography of Hans. R. Reinhard.
It is richly illustrated with many photographies of both Ophrys and their pollinators, herbarium specimens, a distribution map of the two Eupavlovskia, and eight nice Hans Reinhard's own watercolours testifying to his great talent as a watercolourist.

You will find photos of O. reinhardiorum in group B10 (B10-10).

Bibliography follows the French text


Dans les Berichte aus den Arbeitskreisen Heimische Orchideen 25 (1), 2008, le Professeur Hannes F. Paulus a consacré un article à la description d'une nouvelle espèce d'Ophrys du nord-est de la Grèce.
Il a mis en évidence que les plantes appelées O. reinholdii dans cette région sont pollinisées par Eupavlovskia funeraria alors que les vrais O. reinholdii le sont par Eupavlovskia obscura, et que les fleurs de chacune des deux espèces n'attirent pas le pollinisateur de l'autre. Elles constituent par conséquent deux espèces distinctes.
Le nom choisi par l'auteur est O. reinhardiorum H. F. Paulus 2008.

Morphologie et phénologie

Morphologiquement les deux plantes présentent d'importantes différences, résumées dans ce tableau :

**
O. reinholdii
O. reinhardiorum
Longueur du labelle14,8 + - 0,6 mm11,3 + - 0,6 mm
Forme du labelleTrapézoïde dans sa
partie supérieure
En pointe dans sa
partie supérieure
MaculeEn forme de lunettes2 traits blancs souvent reliés
Lobes latérauxDirigés vers le hautDirigés vers le bas
Couleur des sépalesVerte marquée de pourpre
ou tout à fait rose
Le plus souvent verte
Couleur des pétalesPlus foncés que les sépalesClairs ou un peu
plus foncés que les sépales


De plus la phénologie n'est pas la même, O. reinhardiorum commence à fleurir à partir de la fin avril et la floraison se poursuit jusqu'en juin dans les régions d'altitude, bien après celle d'O. reinholdii.
Dans la zone de contact, près des Météores, O. reinhardiorum fleurit fin avril à 300 m d'altitude, alors que dans la même région, mais vers 800 m, O. reinholdii achève sa floraison vers la mi-avril.

Répartition géographique

O. reinholdii s'étend du sud de l'Albanie au sud-ouest de la Turquie en passant par l'ouest et le sud de la Grèce continentale, par les îles Ioniennes (le locus typicus est à Corfou), par les Cyclades et certaines îles du Dodécanèse comme Chios, Samos (où il est rare) et Rhodes (où il est très abondant).
Par contre O. reinhardiorum habite le nord-est de la Grèce, vers l'est et le nord à partir des Météores, dans les environs d'Elassona, de Kozani, Veria, dans la province d'Imathia, sur les contreforts occidentaux et méridionaux de l'Olympe et du Pieria, s'étendant vers l'est par le nord de la Chalcidique jusqu'au delta du Nestos en Thrace.

Hans R. Reinhard

L'espèce a reçu son nom en l'honneur de Ruth et Hans R. Reinhard.
Hans R. Reinhard nous a quittés en mars 2007 à l'âge de 88 ans. Avec lui c'est un des "Grands Anciens" de l'orchidologie européenne qui disparaît.
La liste des Ophrys qu'il a nommés, en général avec Peter Gölz, mais parfois avec d'autres co-auteurs, est impressionnante :

O. tyrrhena Gölz & Reinhard 1980
Ligurie et Toscane
O. splendida Gölz & Reinhard 1980
Sud de la France
O. tarentina Gölz & Reinhard 1982
Sud de l'Italie
O. levantina Gölz & Reinhard 1985
Chypre, sud de la Turquie
O. archipelagi Gölz & Reinhard 1986
Dalmatie, Gargano
O. aegaea Kalteisen & Reinhard 1987
Karpathos
O. lucis (Kalteisen & Reinhard 1987) Paulus et Gack 1990
Rhodes, ouest de la Turquie
O. chestermanii (Wood 1982) Gölz & Reinhard 1988
Sardaigne
O. bucephala Gölz & Reinhard 1989
Lesbos, Chios, ouest de la Turquie
O. lapethica Gölz & Reinhard 1989
Chypre
O. minutula Gölz & Reinhard 1989
Lesbos
O. lesbis Gölz & Reinhard 1989
Lesbos, ouest de la Turquie
O. basilissa C. + A. Alibertis & Reinhard 1990
Crète, Cyclades, Dodécanèse


L'article s'achève par une courte biographie de Hans. R. Reinhard.
Il est richement illustré de nombreuses photos des deux Ophrys et de leurs pollinisateurs, d'exemplaires d'herbier, d'une carte de répartition des deux Eupavlovskia et de huit jolies aquarelles peintes par Hans R. Reinhard qui témoignent de son grand talent.

Vous trouverez des photos d'O. reinhardiorum dans le groupe B10 (B10-10).



Bibliography :
Paulus, H. F. 2008.- In memoriam Hans R. REINHARD:
Ophrys reinhardiorum H. F. Paulus spec. nov. und ihr Bestäuber Eupavlovskia funeraria. Zur Bestäubungsbiologie und Taxonomie einer Neuen Art der Ophrys reinholdii-Gruppe aus Nordostgriechenland (Orchidaceae; Insecta, Apoidea). Ber. Arbeitskrs. Heim. Orchid. 25 (1): 6-30.

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